Joins-toi à la partie, Andrew Sarkov t'attend ~~

• Age : 742 ans
• Sexe : Masculin
• Groupe : Personnages extérieurs (en tout cas de base)
• Orientation Sexuelle : Bisexuel
• Rêve : Transformer le monde en un immense terrain de jeu suivant ses règles
• Peur : La solitude et l'ennui
• Race/Level : Vampire de rang A

Un léger brouhaha se faisait entendre dans le théâtre, du fait des chuchotements d'un public impatient, ou inquiet, ou bien les deux. Environ la moitié des lumières de la pièce était encore allumée, provoquant une lumière tamisée agréable. A l'arrière des gradins, en hauteur sur quatre balcons isolés, se trouvaient des sièges de couleur différente, deux par balcon exactement, avec chacun une personne beaucoup plus importante que le reste du public y étant installé. Seul l'un des sièges, celui nacré de blanc, restait inoccupé. La personne sur le siège à côté de cette place libre, un siège violet avec des fleurs éponymes brodées dessus, se leva et prit la parole d'une voix calme et élégante, mais également forte et imposante, s'adressant à la plèbe des gradins plus bas.

"Celui ou celle qui selon moi aura applaudi le moins fort pendant cette représentation finira pendu aux rideaux de la scène. Merci de votre compréhension et bon spectacle."

Un froid soudain s'immisça dans la pièce, plus un mot, pas même une syllabe, n'émanait du public, alors qu'avec un timing farouche, les lumières de la salle s'éteignaient dans un silence religieux. Les rideaux se levèrent alors lentement, révélant peu à peu une scène très classique au parquet pourpre. Lorsque ce tissu révélateur atteignit son cintre, un vif projecteur éclaira le centre de la scène, où se trouvait un magnifique piano à queue noir. Puis une seconde lumière éclaira le bord de la scène, d'où jaillit avec tenue et noblesse un homme ne faisant pas plus d'une trentaine d'années d'apparence, en costume de pianiste. Un chœur immense d'applaudissements se fit alors entendre dans la salle, comme-ci chaque personne de la pièce y mettait toute son âme, toute son énergie, telle une question de vie ou de mort. L'homme les salua de la tête avec un sourire enjoué et poli, avant d'aller s'installer avec délicatesse sur le banc face au piano. Tout semblait parfaitement préparé, du réglage du piano au petit orchestre dans la cour à peine visible prêt à démarrer à tout moment, une fois encore comme-ci leur vie en dépendait.

A un rythme très posé, l'artiste retira ses gants blancs si propres doigt par doigt, puis s'étira minutieusement les mains avant de relever le pupitre avec ces dernières, préparant ensuite sa partition. Pendant ce temps, un jeune homme debout sur le côté de la scène en profita pour se racler discrètement la gorge, et prononcer fort et distinctement "La vie d'Andrew Sarkov, écrit, chanté et joué par Andrew Sarkov". Evidemment, un nouveau tonnerre d'applaudissements se fit entendre dans la salle, presque grotesque tellement il était exagéré. Le dénommé Andrew leva alors sans les regarder sa paume de main vers eux, d'un geste calme et noble, faisant immédiatement taire cette cacophonie. Il posa finalement ses mains sur les blanches de son instrument, faisant planer un calme presque inquiétant, jusqu'à jouer une bonne dizaine de secondes les premières notes, déclenchant une douce mélodie. Au bout d'un certain moment, ce morceau mélancolique fut accompagné de la voix un peu grave mais tout de même envoûtante d'Andrew Sarkov, qui entama son chant avec émotions, ses lèvres tendus à un micro encore une fois soigneusement placé et préparé.

https://www.youtube.com/watch?v=FwVeT7YBirI


"Dans une région de Russie,
Un couple de sang-purs implacable,
Donna la vie à notre Andrew.

Doté d'un génie inégalable,
Andrew gagnait à tous les jeux,
Mais ses parents ne voulaient pas ça.

Il voulait un futur monarque, pas un futur joueur de cartes.
Elle voulait un homme digne, pas d'une descendance bénigne.

Pris de travail, privé de passions,
Notre jeune homme était frustré au fond de son âme.
Pris au poitrail, de cette pression,
Il tua sa famille sans état d'âme."


Le vampire sang pur marqua une pose dans son chant, l'orchestre également, l'artiste se contentant de laisser se promener ses doigts sur les touches. Le public ne pipait pas mot, non seulement par respect, mais aussi par effroi de la phrase qu'il venait d'entendre. Seules certaines des fameuses personnes présentes sur les balcons semblaient émues et admiratives face à ces dernières paroles, l'une d'elles versant même une larme.


"Voyageant à travers le monde,
Andrew profitait de sa vie secrète,
Mais y vît donc un grand souci.

Ils étaient tous si sérieux, ne se joignaient pas à ses jeux.
Ils préféraient travailler, soi-disant pour bien manger.

Empli de rage, d'incompréhension,
Notre jeune homme y vît ce que ses parents voulaient de lui.
Une idée sage, et pleine d'ambitions,
Lui vint alors dans son esprit."


Il y eut une nouvelle pause, peut-être un peu plus longue que la première. Tous savaient parfaitement à quoi cet homme pensait, connaissant l'étendue de ses pouvoirs. Simples, mais efficaces : Andrew pouvait lancer un jeu, incluant toutes les personnes qu'il voulait à portée de vue, avec ses règles, et en définir l'issue pour le gagnant et le perdant. Personne ni même lui ne peut alors les contourner jusqu'à la fin de la partie. Un pouvoir bien enfantin, mais redoutable entre ses mains, et ce fut exactement ce que le vampire évoqua ensuite dans son récit, reprenant son chant avec encore plus de vigueur et d'émotions qu'avant.


"Le jeune homme décida ainsi,
De changer à tout jamais cet univers si ennuyeux.
Mettant ses pouvoirs tout à ce profit,
Il fera du monde son propre jeu.

Etant patient, plein de motivation,
Ce jeune homme parcourut les pays à la recherche de joueurs,
Plein de talents, et d'aspirations,
Qui l'aideraient même si c'était à contre-cœur.

Il n'en manquait qu'une seule,
Pour que son plan soit parfait,
Et qu'il puisse changer ce monde moribond."


Malgré que l'orchestre continuait de jouer, n'accordant pas le moindre respect à leur personne, Andrew se leva et salua le public, qui l'applaudit à tout rompre, en particulier certaines personnes des balcons, les fameux joueurs dont le chant parlait, étant tous des vampires puissants recrutés de gré ou de force avec sélection. D'ailleurs, chacun d'eux inspirait autant de terreur au public qu'Andrew lui-même, en tout cas les sept actuels réunis. Mais ce n'était pas suffisant. Le sang pur le savait alors qu'il quittait lentement la scène. Il lui manquait la dernière pièce de son échiquier, mais étrangement, il ne s'inquiétait pas plus que ça. Il sentait qu'il allait la trouver très bientôt, sûrement ici, au Japon, et dès lors, ces longues années de patience et certes d'amusement pourront enfin payer.

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